Le Collectif NPS de Corse a publié dès le déclenchement du conflit
oppasant les salariés de la Compagnie Nationale Maritime à l'Etat le
communiqué suivant:
Le Nouveau
Parti Socialiste communique
C’est une épreuve frontale qui
oppose dorénavant l’ensemble des personnels de la SNCM à son actionnaire
unique, l’Etat.
Cette entreprise publique ne peut hélas échapper à
une sérieuse remise en cause et à un plan
social destiné à abaisser sensiblement ses charges plombées par la cogestion
calamiteuse qui a associé pendant plus
de trente ans l’actionnaire et le
syndicat majoritaire dans l’entreprise.
Reste que la méthode choisie par
l’Etat pour réaliser la cession totale et brutale de la société nationale à un
fonds d’investissement pose problème et soulève une réprobation qui dépasse et
les frontières de l’entreprise et les clivages politiques.
D’abord par son caractère
franchement idéologique : l’Etat se désengageant immédiatement et complètement
dans la tradition libérale la plus pure et dure.
Ensuite par les conditions pour le moins contestables, pour ne pas dire
opaques, dans lesquelles s’opère la cession des actifs considérables de cette
société, qui heurte aujourd’hui nombre
de nos concitoyens.
L’objectif d’un fonds d’investissements est parfaitement
identifié : acheter dans les meilleures conditions possibles une
entreprise en difficulté, obtenir des pouvoirs publics les moyens de financer
les plans sociaux indispensables à son redressement, et au bout de quelques
années, vendre l’entreprise pour réaliser la plus value confortable possible.
On peut d’ailleurs se demander si le futur acheteur n’est pas
déjà identifié : ils se comptent en effet sur les doigts de la main dans
notre pays : pour être clair, à qui profite le crime ?
Ce n’est certes pas la première
fois que le régime se livre à ce genre d’exercice. Déjà dans un passé récent,
les frères Saadé , hommes d’affaires libanais proches du Président de
la République, ont pu rafler les actifs considérables de la CGM, maison mère de
la SNCM, pour un plat de lentilles, et constituer grâce à cette opération un
des premiers groupes d’armement internationaux.
Plus récemment, en 1996, Alain
Juppé, alors Premier Ministre, avait projeté de vendre, pour le franc
symbolique, Thomson Multimédia à la société Sud Coréenne
Daewoo, au prétexte qu’elle ne valait plus un radis. L’arrivée au pouvoir de
Lionel Jospin empêchera l’opération : redressée par Thierry Breton, l’actuel
Ministre des Finances, l’entreprise se porte aujourd’hui comme un charme.
Enfin le contexte politique et
social difficile dans lequel baigne la Corse aurait mérité une approche plus
intelligente et moins brutale.
Au NPS nous savons les errements
dont ont été et sont encore responsables
les institutions de la
Vème République : opacité des décisions, atmosphère
propice au développement de l’affairisme, parlement abaissé et réduit à faire
la claque aux gouvernements, et nous souhaitons y mettre fin et rendre la
République aux français.
Pour ce qui concerne l’avenir de
la SNCM, notre position est claire :
Si
l’introduction d’un partenaire privé est effectivement inévitable sur le plan
économique comme sur le plan juridique, l’Etat doit disposer au minimum de la
minorité de blocage au capital de cette entreprise afin d’éviter que le
repreneur, surtout quand c’est une entreprise financière, ne procède au
démantèlement des actifs de la société pour satisfaire ses mandants.
Si un plan social est inévitable, il doit de
dérouler dans la concertation la plus large et la plus transparente pour
limiter l’ampleur des drames humains qui se profilent.
Pour le
Collectif du NPS
Vincent Carlotti
Cécile
Mufraggi